Regarder les gens passer, c'est déjà écrire
La patience, c'est l'attente, la recherche d'inspiration, le travail. Cette notion m'a aidé à comprendre que parfois, pendant de longs moments en fait, le métier d'écrivain prend place loin du clavier.
Dans un ouvrage publié en 2012, l'écrivain belge Jean-Philippe Toussaint propose de voir l'écriture d'un livre comme composée de deux éléments essentiels, distincts l'un de l'autre, mais indispensables : l'urgence et la patience.
L'urgence, c'est la fougue de l'écriture, l'impulsion, la course. C'est la furie qu'on explique peu, celle qui nous tient éveillé le soir ou nous réveille le matin. C'est l'obsession qui nous fait nous jeter sur notre cahier, notre ordinateur ou notre machine à écrire.
La patience, c'est l'attente, la recherche d'inspiration, le travail. Cette notion m'a aidé à comprendre que parfois, pendant de longs moments en fait, le métier d'écrivain prend place loin du clavier. Regarder les gens passer, en quelque sorte, c'est déjà écrire. Il faut beaucoup de patience, beaucoup d'attente et de processus interne, pour en arriver un jour à l'éclat, à l'étincelle, à la pièce qui tombe et dont le tintement déclenche alors l'urgence.
Cette dualité, qui m'accompagne depuis la publication du livre en 2012, s'extrapole, je pense, à beaucoup d'activités artistiques, ou simplement créatives. Notre imagination, notre créativité se nourrissent de toute chose, de tout moment. Que vous écriviez, dessiniez, ou autre chose encore, vous savez à quel point un détail peut parfois attirer l'attention, émerger, et devenir un point de départ ou de déblocage.
Je vous parle de ce livre parce que je pense qu'il peut vous apporter beaucoup, mais aussi parce que j'ai décidé de pousser cette newsletter un cran plus loin.
Quel rapport ? me demanderez-vous. Avec son rythme lent, un lundi sur trois, son ton, ses explorations… je vois cette newsletter comme l'expression régulière de pensées liées à la patience. Elle n'est plus non plus, depuis longtemps, liée à l'unique promotion de mes livres. Elle est un média unique, qui pourrait presque être découvert par des lecteurs et lectrices qui ne me connaissent pas encore.
« Ma newsletter » méritait bien un nom. Bienvenue, donc, dans... La Patience.
J'espère continuer longtemps à vous écrire avec La Patience !
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Saïd